Travail sur les photos. Lectures.
J'ai commencé la sélection des photos qui seront exposées en septembre.
Dans cette série, plusieurs seront retravaillées avec photoshop.
Suite à quelques lectures, j'ai décidé d'ajouter une nouvelle voie d'expérimentation à ce projet. J'ai donc travaillé avec quelques modèles pour effectuer des prises de vue dans la montagne.
J'ai réalisé quelques prises de son dans la nature avec un micro externe. Ces bandes sonores seront découpées et intégrées au montage vidéo.
Je me suis aussi pratiquée à l'utilisation du logiciel de montage en faisant quelques tests.
Pour terminer, j'ai participé à la première journée de tournage de la capsule documentaire sur mon projet réalisée par Jean-François Hamelin.
Je partage aujourd'hui quelques extraits de lecture qui sont venus renforcer ma démarche et qui m'ont amenée à explorer un nouveau champ en lien avec le projet de départ.
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'Le site et le paysage'' d'Anne Cauquelin
À toute oeuvre, il faut un réseau de correspondances diverses.
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Le site dans sa version Land Art introduit la pratique du réseau comme la condition de son existence.
''Telle une oeuvre d'art, la vie'' de Jean Bédard et Jean-François Malherbe.
L'art consiste à suivre le mouvement de l'esprit qui tend inlassablement au dépassement de la mémoire, au dépassement de la vie de la nature dans la vie de l'art.
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Pour arriver à l'art, il faut faire l'expérience de la percée.
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Tel est le fardeau du créateur: prendre la responsabilité de rompre avec ce qui s'impose pour faire advenir ce qui n'est pas. C'est opter pour l'invisible, le vide, l'impalpable contre le visible, le plein, le palpable.
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Bref, l'art est la liberté en action et son prix: le dépassement des compulsions psychologiques, sociologiques et institutionnelles à la reproduction.
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Une oeuvre d'art nous interroge: ''Qui es-tu?''.
Et abandonne la réponse à qui peut recevoir la question.
''La chambre claire'' de Roland Barthes
L'Operator, c'est le photographe. Le Spectator, c'est nous tous qui compulsons, dans les journaux, les livres, les albums, les archives, les collections de photos. Et celui ou cela qui est photographié, c'est la cible, le référent, sorte de petit simulacre, d'eidôlon émis par l'objet, que j'appellerais volontiers le Spectrum de la photographie, parce que ce mot garde à travers sa racine un rapport au ''spectacle'' et y ajoute cette chose un peu terrible qu'il y a dans toute photographie: le retour du mort.
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Théatre : Se grimer c'était se désigner comme un corps à la fois vivant et mort. Or ce même rapport que je trouve dans la photo; si vivante qu'on s'efforce de la concevoir (et cette rage à '' faire vivant'' ne peut -être que la dénégation mystique d'un malaise de mort), la photo est comme un théâtre primitif, comme un tableau vivant, la figuration de la face immobile et fardée sous laquelle nous voyons les morts.
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Le masque c'est le sens, en tant qu'il est absolument pur ( comme il était dans le théâtre antique)
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La subjectivité absolue ne s'atteint que dans un état, un effort de silence, (fermer les yeux, c'est faire parler l'image dans le silence). La photo me touche si je la retire de son blabla ordinaire ''technique'', ''reportage'', ''Art'', etc. ne rien dire, fermer les yeux, laisser le détail remonter seul à la conscience affective.
Et voici maintenant quelques prises de vues réalisées avec des modèles dans la montagne. L'idée était de prendre en photo les spectateurs regardant les performances et de les intégrer dans une série de photos lors de l'exposition. Photos comprenant les extraits des performances et la représentation des spectateurs. Sans spectateurs, pas de performances, pas d'art. Je voulais faire une éloge du spectateur qui fait vivre l'art par son regard posé et ses questionnements.
Mais par le biais de la photographie, ces spectateurs sont devenus à leur tour le référent, le Spectrum et une nouvelle image est apparue.
Quelles sont les frontières entre l'art et la vie? Qui est le créateur? Qui est co-créateur?
Dans ce projet, la nature, le corps, le mouvement, les gestes de l'artiste sur la matière, le travail des modèles, les 4 éléments, les appareils technologiques ( caméra, ordinateur, logiciels...) et les spectateurs forment un tout dont chaque partie distincte exerce son influence sur le résultat de la production.
Qu'est-ce qui est réel? Qu'est-ce qui est interprété? Qu'est-ce qui est de l'art? Si l'art représente la vie, est-ce que vivre, c'est aussi de l'art?
Un auteur de la performance écrivait que '' Mettre sa cravate le matin pour aller travailler est une mise en scène''.
Est-ce que notre vie est une mise en scène? Quel rôle y jouons-nous?
Un grand merci aux modèles qui se sont prêtés au jeu!
Merci aussi à Élène Tremblay et Jean-François Hamelin pour leur soutien et conseils techniques.
Je vous reviens avec des nouvelles du projet le 4 août 2011.